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La journée mondiale de lutte contre le cancer est commémorée le 4 février de chaque année aux quatre coins du globe. Objectif, selon l’OMS «promouvoir les moyens de faire reculer la charge de morbidité imputable à cette maladie qui continue de faire de millions de morts et de nouveaux cas.»Longtemps considérée comme une maladie de « blancs ou riches), ce fléau a ôté la vie à 1300 mauritaniens dont 700 femmes selon un document de l’OMS datant de 2014. Une diminution des facteurs de risques, dépistage précoces et des campagnes de prévention apparaissent comme étant les meilleures armes pour lutter contre le cancer.
Cette maladie est une des premières causes d’évacuation des mauritaniens vers l’étranger. La progression du cancer en Afrique est alarmante. En Mauritanie, ce fléau est méconnu et tabou. Ce qui est selon plusieurs spécialistes à l’origine des prises en charges tardives et pèse sur les chances de guérisons des malades. Chez l’homme, le cancer de foie et de la prostate sont les plus fréquents et le tabagisme premier facteur de mortalité y est pour beaucoup. Chez la femme, c’est le cancer du sein et du col utérin. Tandis que chez l’enfant, trois types de cancers se bousculent. Il s’agit du cancer du rein, de l’œil et de la leucémie. Le centre National d’Oncologie, carrefour où se croisent des cancérigènes, s’est doté récemment d’une unité de médecine nucléaire même si l’autorisation de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) se fait encore attendre. Il faut cet aval pour utiliser cette technologie.
Vaccination
La Mauritanie n’a pas encore de plan national de lutte contre le cancer. Néanmoins, des mesures sont prises même si ce n’est pas suffisant. C’est dans ce cadre que le vaccin contre l’hépatite B a été inscrit dans le programme national de vaccination. Un autre vaccin contre le papillomavirus responsable du cancer du col utérin existe mais pas encore généralisé.
Lutte contre le tabagisme
Le grand mal qui cristallise l’attention actuellement c’est le tabagisme. En effet, au delà du cancer des poumons, il est cliniquement prouvé qu’il intervient dans plusieurs autres types de cancer. D’où la fatwa mondial pour la baisse de consommation du tabac et des restrictions draconiennes en occident. Une hausse de 7% de la taxe sur le tabac a été adoptée dans le budget 2015 de la Mauritanie. Cette somme sera utilisé pour la lutte contre le tabac apprend-on.
Diagnostic précoce
A l’heure actuelle, en plus de la sensibilisation, le dépistage précoce est la meilleure arme pour une bonne prise en charge. En effet, pour les tumeurs de l’Os ou de l’œil entre autres exemples la personne est condamnée si le dépistage accuse du retard. Un traitement sera toujours disponible, mais ne fera effet qu’à court terme.
La prévention doit être à plein temps et l’œuvre des acteurs de la société civile dont sont issues les huit ONG qui forment la Ligue Mauritanienne de Lutte Contre le Cancer créée en 2010 en collaboration avec le Centre national d’Oncologie.
Accès aux soins
La pauvreté et le coût élevé des soins sont une des causes de l’accès aux soins adéquats souvent chers en Afrique. En Mauritanie notamment. Le Centre National d’Oncologie « est capable de prendre en charge les malades du cancer de manière générale et plus particulièrement pour les plus démunies ». Nous confie Dr Ekht El Benina Mint Zeine directrice adjointe du CNO. Elle poursuit «la radiothérapie, l’hospitalisation, la consultation sont gratuites pour les indigents. La chimiothérapie l’est aussi, sauf des cas particuliers où le patient sera facturé à hauteur de 50% ».
Prise en charge
« La prise en charge des cancers, c’est la chimiothérapie, c’est la radiothérapie et une médecine nucléaire pour certains. Les deux premiers sont en place et le troisième, médecine nucléaire le service a été installé récemment. Quand à la chirurgie, elle se fait dans les hôpitaux tels que le CHU en coordination avec le CNO. Il y’a une baisse du nombre d’évacuations vers l’extérieur, nous n’évacuons que de rares cas qui nécessitent une greffe de moelle ou une chimiothérapie lourde ». Conclut Dr Ekht El Benina Mint Zeine.
Plus de 30% des décès dûs au cancer sont évitables. Les autres peuvent faire l'objet d'un dépistage précoce et d'un traitement et l'on en guérit. Même en phase terminale, il est possible d'intervenir en offrant des soins palliatifs pour atténuer la souffrance. En tout, cinq principaux facteurs de risque comportementaux et alimentaires: un indice élevé de masse corporelle, une faible consommation de fruits et légumes, le manque d’exercice physique, le tabagisme et la consommation d’alcool.